Le blog des Fonctions financières

Les covenants dans les contrats de prêt aux entreprises

A partir d’un certain montant, les banques intègrent dans leurs contrats de prêt un certain nombre d’engagements à la charge de l’entreprise emprunteuse. Cette dernière aura intérêt à prendre conscience de ces engagements et n’accepter que ceux qu’elle pense être en mesure de respecter eu égard à sa prévision financière à MLT.

Les différentes natures d’engagement

Les covenants, ou clauses de sauvegarde, regroupent les clauses insérées dans les contrats de prêt visant à garantir les droits du prêteur et à prévenir les impayés. Elles définissent différents engagements à la charge de l’emprunteur, de faire, de ne pas faire ou de demander l’autorisation préalable, on distingue :

1. Les clauses imposant à l’emprunteur de fournir ses états financiers pour permettre à la banque de suivre son évolution, l’obligation de l’informer de toute modification statutaire ;

2. Les clauses qui visent à garantir que la capacité de remboursement soit utilisée en priorité au remboursement de l’emprunt objet du contrat :

Les engagements définis ci-dessus ne sont pas limitatifs, la banque prévoira ceux qui lui semblent les plus adaptés à chaque situation.

3. Les engagements de l’emprunteur de respecter un certain nombre de ratios.

Les plus fréquents sont :

Couverture des frais financiers
Frais financiers / Excédent brut d’exploitation ou
Ebitda / Frais financiers

Effet de levier (Ratio gearing)
Endettement net / Capitaux propres
(Endettement net = Emprunts MLT + encours de crédit CT – excédents de trésorerie)

Capacité de remboursement
Emprunt MLT / Capacité d’autofinancement ou
Endettement net / Excédent brut d’exploitation.

Les conséquences d’un « bris de covenant »

Le non-respect d’une des normes fixées sur ces ratios (bris de covenant) permet à la banque de demander la déchéance du terme (exigibilité immédiate de l’ensemble des échéances futures du prêt). Toutefois, celle-ci, mettra rarement en œuvre cette épée de Damoclès, consciente qu’elle risquerait d’accélérer la défaillance de l’emprunteur.

Si le contrat de prêt le prévoit, une marge sur taux plus élevée (+1 à + 1,5%) ou une commission supplémentaire seront appliquées.

Un bris de covenant permettra à la banque de poser à l’emprunteur certaines questions, voire d’obtenir du dirigeant des engagements visant à rétablir sa situation financière, par exemple, l’inciter à une cession d’actifs ou d’activité pour générer de la trésorerie, à restructurer son activité,….

Eu égard aux conséquences du non-respect de covenants, l’emprunteur doit donc veiller à s’engager sur des ratios qu’il pense pouvoir respecter sur la durée du crédit, tel que lui indique sa prévision financière à MLT, dans une hypothèse basse de profitabilité.

L’ensemble des engagements listés ci-dessus entravent bien évidemment la liberté d’action de l’entreprise emprunteuse. Comme tous les autres paramètres du contrat de prêt, ces engagements font l’objet d’une négociation, les meilleures entreprises parvenant à s’en faire dispenser.

Le traitement comptable de la rupture de covenant

Le non-respect d’un ratio a des conséquences en termes de présentation des comptes. Le non-respect d’un covenant constaté sur les états financiers de fin d’année entraînant potentiellement la déchéance du terme, c’est l’ensemble de la dette qui doit être reclassé à la clôture en dette financière à CT. Seul un courrier de la banque émis avant la date de clôture par lequel elle renonce à la déchéance du terme permet de reclasser la dette à MLT (waiver).

 

Pour aller plus loin, nous vous recommandons les formations :