Free cash-flow (FCF) : tout comprendre de cet indicateur économique

Par le 26 octobre 2020

Le free cash-flow, ou flux de trésorerie disponible, est un indicateur qui a le vent en poupe, tant à l’intérieur des groupes qu’à l’extérieur. Il permet aussi bien d’évaluer la performance économique des différentes activités et l’évolution du besoin de financement. Il constitue désormais un indicateur incontournable de la communication financière.

Un double intérêt pour la gestion financière

Le free cash-flow (FCF), ou flux de trésorerie disponible, représente le montant de trésorerie générée ou consommée par une activité au niveau de ses opérations économiques, l’exploitation et les investissements. Par rapport au tableau de flux, le FCF ne prend pas en compte le flux de trésorerie du financement.

L’intérêt du free cash-flow est double :  

  • Il constitue un indicateur pour évaluer la performance économique d’une activité (entreprise, filiale, centre de profit) ;
  • Il est utilisé pour prévoir l’évolution du besoin de financement d’une entreprise ou d’un groupe.

Comment calcule-t-on le free cash-flow ?

Le schéma ci-dessous montre que le free cash-flow, ou flux de trésorerie disponible (FDT), prend en compte tous les paramètres de la performance économique d’une activité. C’est pour cette raison que des groupes fixent aux dirigeants de centre de profit ou de filiale un objectif sur cet indicateur.


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Quelle est l’importance de cet indicateur économique ?

Qu’attend-t-on des dirigeants d’une filiale ou d’un centre de profit en termes de performances économiques ?

  • Qu’ils améliorent la profitabilité (capacité d’autofinancement). À eux d’identifier les leviers d’amélioration du résultat ;
  • Qu’ils maintiennent sous contrôle les postes du besoin en fonds de roulement (stocks, créances clients, acomptes reçus, dettes fournisseurs) par des procédures et actions adaptées ;
  • Qu’ils maîtrisent les dépenses d’investissement. Certes, les dirigeants de filiale ne décident pas seul des investissements, ce sont des décisions prises en concertation avec leurs sociétés mères. Toutefois, les dirigeants de filiale ont leur mot à dire et peuvent initier des actions opérationnelles telles qu’une bonne maintenance préventive, une meilleure organisation du travail pour limiter les dépenses d’investissements.  

Comme le free cash-flow ne prend pas en compte les frais financiers, les filiales n’ont pas, le plus souvent, à se soucier de leur financement. Celui-ci est assuré par la maison mère dans le cadre de la centralisation de trésorerie.

Quels leviers d’action pour améliorer le free cash-flow

Lorsque la performance économique se dégrade, l’entreprise recherche les moyens de préserver le free cash-flow.

Exemple 

Une entreprise industrielle connaît depuis deux années une érosion de ses marges et donc du flux de trésorerie généré par l’activité. Jusqu’à présent, dans un contexte de marges élevées, les budgets d’investissement étaient systématiquement utilisés, notamment par le directeur d’usine. Désormais, le directeur financier sollicite le directeur de production pour savoir si des investissements initialement prévus ne peuvent être décalés d’une ou deux années sans dégrader la performance opérationnelle de façon trop importante.

Comment évaluer l’évolution du besoin de financement d’un groupe

Au niveau d’un groupe, le free cash-flow, ou flux de trésorerie disponible, sert à évaluer l’évolution de son besoin de financement. Dans le cadre du processus budgétaire, le directeur financier groupe consolide les prévisions de flux de trésorerie disponible de l’ensemble des entités pour déterminer si sur l’année suivante le groupe sera générateur ou consommateur de trésorerie.

Lorsque le free cash-flow est négatif, l’entreprise augmentera a priori son endettement. Lorsqu’il est positif, elle est en position de le réduire.

Quelles variantes de calcul du free cash-flow

Les groupes utilisent différentes variantes dans le calcul du FCF :

  • L’excédent brut d’exploitation – Impôt sur les sociétés est parfois retenu à la place de la capacité d’autofinancement. Cet indicateur mesure plus spécifiquement l’excédent de trésorerie généré au niveau de l’exploitation hors frais financiers ;
  • Certains groupes excluent les créances clients et dettes fournisseurs intra-groupe pour le calcul de la variation du BFR car elles s’éliminent en consolidé, le free cas-flow étant utilisé pour évaluer le besoin de financement au niveau du groupe ;
  • Finalement, certains groupes ne prennent en compte que les investissements de maintien récurrents dans le flux de trésorerie d’investissement, de montant habituellement faible. Le free cash-flow est alors censé être toujours positif.

L’Autorité des marchés financiers (AMF) encourage les groupes à utiliser des indicateurs non normés dans leur communication financiers, tels le free cash-flow, l’Ebitda,… à condition qu’ils en expliquent le mode de calcul.

Ainsi, le groupe Michelin distingue dans son rapport annuel :

  • Le cash-flow disponible qui correspond au cash-flow généré par l’activité courante du groupe. Il s’entend donc après investissements récurrents, et avant politique d’investissements de croissance.
  • Le cash-flow libre avant dividende et toutes opérations de financement. Il est égal aux flux de trésorerie sur activité, investissement.
(en millions d’euros)20182017
Trésorerie sur activités opérationnelles28312741
Investissements récurrents (maintenance, informatique, distribution…)(1052)(1032)
Cash-Flow disponible17791709
Investissements de croissance(617)(739)
Acquisitions(3225)(476)
Autres52168
Cash-Flow libre(2011)662

 

Être prudent avec le flux de trésorerie de l’activité, composante du free cash-flow

Le flux de trésorerie de l’activité = la capacité d’autofinancement, diminué de la variation du BFR.

Un flux de trésorerie de l’activité négatif, sur une ou quelques années, ne signifie pas nécessairement que la situation de l’entreprise se dégrade.  Le schéma ci-dessous indique que le flux de trésorerie de l’activité est un indicateur synthétique qui se dégrade soit en raison de la baisse de la profitabilité (CAF), ou de l’augmentation du BFR. Or, il est normal qu’en période de croissance des ventes, le besoin en fonds de roulement augmente de façon proportionnelle. Pour une activité à BFR élevé, cette augmentation peut rendre le flux de trésorerie de l’activité faible ou négatif. Une fois les ventes stabilisées, le flux de trésorerie de l’activité sera de nouveau proche de la capacité d’autofinancement.  

Des indicateurs complémentaires sont alors nécessaires pour interpréter son évolution : taux d’évolution des ventes, CAF exprimée en pourcentage des ventes, les différents délais du BFR


Lire aussi : Utiliser le bon terme pour parler de trésorerie


Interpréter l’évolution du free cash-flow

L’évolution sur plusieurs années du free cash-flow d’une activité nouvelle indique si celle-ci est rentable.

Le schéma ci-dessous retrace l’évolution sur 5 ans du FCF d’une nouvelle activité. Les free cash-flow annuels sont cumulés. Il est normal que celui-ci soit négatif dans la phase de démarrage en raison des investissements, de la constitution du BFR et des pertes éventuelles de démarrage. L’année à laquelle le free cash-flow cumulé devient positif équivaut au délai de retour sur investissement. Il convient de s’assurer que ce délai est raisonnable par rapport à la durée de vie des actifs et à la visibilité sur l’activité.  

Les limites du free cash-flow

Si le FCF constitue une synthèse de la performance économique, étant un flux annuel, il constitue une mesure assez volatile.

Le ratio de rentabilité économique (ou ROCE pour return on capital employed) intègre les mêmes indicateurs de performance, mais de façon cumulée en ce qui concerne son dénominateur : Immobilisations et besoin en fonds de roulement.  

Le free cash-flow reste un indicateur valable pour évaluer la performance économique d’une période.

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