Les goodwills dans les comptes des entreprises

Bruno BachyManager Offre et Expertise Finance - Gestion - Comptabilité

L'European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG) a réalisé une étude sur les goodwills et les dépréciations. Cette étude publiée en septembre 2016 a pour but de contribuer au débat sur la comptabilisation du goodwill et ainsi peser sur les évolutions des normes comptables internationales.

La comptabilisation des goodwills et des dépréciations sous IFRS

En quelques mots, les règles comptables applicables aux goodwills peuvent être résumées ainsi. La norme IFRS 3 impose la reconnaissance d’un goodwill lors des opérations de regroupement d’entreprises. Le goodwill se calcule par différence entre le coût d’acquisition des titres et la juste valeur des actifs nets des passifs à la date d’acquisition. Le goodwill n’étant pas amortissable, il est soumis à un test de dépréciation annuel. Une dépréciation constatée présente un caractère irréversible.

Les constats de l’étude

L’étude a été réalisée sur un échantillon de 328 sociétés européennes cotées et aboutit aux constats suivants à fin 2014:

  • de 2005 à 2014, le montant total du goodwill comptabilisé est passé de 935 milliards d'euros à 1 341 milliard d'euros, une augmentation de 43 %;
  • hors secteur financier, le goodwill représente en moyenne 16,6% des actifs fin 2016, ce chiffre est en baisse de 3 points depuis 2009;
  • le goodwill représente en moyenne 62% des actifs incorporels ;
  • le goodwill représente en moyenne 29% des capitaux propres, cela demeure un montant considérable, ce ratio est néanmoins en diminution depuis 2008 ;
  • le goodwill représente en moyenne 17% de la capitalisation boursière des entreprises de l'échantillon;
  • le montant des pertes de valeur comptabilisées était à son plus haut en 2008 et en 2011, années où la performance des marchés financiers était négative. Elles se concentrent sur un petit nombre de sociétés, principalement dans le secteur des télécommunications et le secteur financier;

Comme le témoigne cette étude et sans surprise, le sujet du goodwill reste un enjeu comptable majeur pour de nombreuses sociétés et l'EFRAG poursuit sa démarche en proposant à présent un document de discussion.

La publication d'un document de discussion sur le traitement comptable du goodwill

Le 29 juin 2017, l’EFRAG a publié un document de discussion sur le traitement comptable du goodwill « le test de dépréciation du goodwill peut-il être amélioré ? ».

Ce document de discussion propose certain nombre d’amendements à apporter au test de dépréciation du goodwill avec l’objectif d’améliorer son application et son efficacité et de réduire sa complexité. Il formule des propositions sur les principales questions suivantes:

  • Comment allouer le goodwill aux unités génératrices de trésorerie ?
  • Quand déterminer le montant recouvrable ?
  • Comment déterminer le montant recouvrable : valeur d’utilité et restructurations futures ?
  • Comment déterminer le montant recouvrable : valeur d’utilité et taux d’actualisation ?

Comme nous le constatons, le sujet du goodwill est le serpent de mère de la comptabilité. Le sujet demeure présent et sans doute pour longtemps dans les instances de normalisation comptable car de façon plus large, il s'agit de la reconnaissance du capital immatériel ce que la comptabilité réalise de façon très imparfaite aujourd'hui.

 

Ecrit par

Bruno Bachy

Après plus de 15 ans d’expérience opérationnelle en audit et direction financière, Bruno Bachy est à présent manager, responsable de nos offres formation dans les domaines de la comptabilité et de la fiscalité.Ses responsabilités le positionnent au centre des évolutions des métiers de la comptabilité.
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